Chez la Chouette, les plantes sont au cœur des produits. il était donc pour moi évident de préserver leurs propriétés au maximum. C’est pourquoi j’ai naturellement choisi d’utiliser la saponification au chaudron pour la fabrication des savons.

 

La réaction chimique de base

saponificationPour obtenir du savon, il faut réaliser une saponification, c’est une réaction qui se résume comme ceci :

Des huiles (ou beurres) + De la soude –> Donnant du savon + De la glycérine

La soude peut faire peur au premier coup d’œil, mais dans cette réaction, il n’en restera plus du tout à la fin. Le savon et la glycérine seront formés, et c’est cette glycérine qui apporte la douceur. Il est donc important de la conserver pour que le savon soit doux et n’agresse pas la peau.

Les industriels n’ayant pas la même vision des choses, retirent cette glycérine pour rajouter tout un tas de choses avec des noms parfois très compliqués … C’est une technique de saponification dite de relargage.
Nous, les artisans savonnier qui avons à cœur de proposer de bons savons pour la peau, utilisons 2 autres techniques :

  • la saponification à froid (SAF) ou,
  • la saponification à chaud (dite “au chaudron”).

 

Donc la saponification à chaud

Saponification

La méthode que j’ai choisi d’employer est donc cette fameuse saponification à chaud. Le principe, c’est de chauffer les huiles avant de les mélanger à la soude. Cela permet de terminer complétement la réaction de saponification. Ainsi on peut travailler la pâte à savon comme on le souhaite, sans qu’il n’y ai de soude à l’intérieur.

Vous voyez cette photo ? Ce sont ce que l’on appelle dans le jargon, les “moutons” ! C’est le moment où les huiles et la soude réagissent et forment le savon ! C’est l’étape la plus attendue et la plus amusante de la fabrication, mais il faut veillez à bien mélanger à ce moment, sinon tout les “moutons s’échappent” et se répandent sur le plan de travail …
Grace à cette phase, nous sommes sur que la réaction se termine et qu’il ne reste plus de soude dans la pâte à savon.

C’est là la différence avec la SAF, dans laquelle la réaction de saponification est bien plus lente (la chaleur accélère les réactions) se déroule pendant plusieurs jours après la coulée en moule.

L’intérêt pour moi dans cette méthode au chaudron, c’est qu’une fois la pâte obtenue, je peux ajouter les macérâts huileux, poudres ou infusions de plantes sans qu’ils ne soient dégrader par la corrosion de la soude. Les propriétés des plantes sont donc préservées dans les savons !
Et pas d’inquiétude pour les huiles de départ, elles ne sont que peu chauffées, aux alentours de 80°C. Elles ne dépassent donc jamais leur point de fumée (l’équivalent de l’ébullition), et préservent donc elles aussi leurs propriétés.

 

J’espère que cette petite virée dans le laboratoire vous aura plu. Et qu’elle vous permet de mieux comprendre la fabrication des savons de La Chouette Carrée !